"Renouveau" et désastres écologiques

Après la guerre la Bretagne va connaître des épisodes plus ou moins heureux, avec des iniatives louables sur le plan identitaire et de vrais gâchis écologiques.

 

1950 : Le CELIB


Le Comité d'étude et de liaisons des intérêts bretons (CELIB) a été créé le 22 juillet 1950 par un groupe de personnalités policiennes dont Pleven, Halléguen, Tanguy-Prigent et Martray, afin de promouvoir le développement économique et l'identité de la Bretagne historique et de ses 5 départements : Côtes-du-Nord, Finistère, Ille-et-Vilaine, Loire-Inférieure et Morbihan. En clair, essayer de sortir la Bretagne de son statut de "colonie", tout en assurant aux "membres fondateurs" de belles carrières en politique, surtout ceux qui oublieront qu'ils sont Bretons pour devenir "gaullistes".

 

Ce "lobby breton" obtiendra quelques aménagements significatifs comme le plan routier Breton, conçu afin d'écouler les productions agricoles et faire venir les touristes vers les plages, mais le centre Bretagne sera oublié dans ce fameux plan routier. Le CELIB sera à l'origine du processus de régionalisation en France, qui malheureusement finira par recoûter un département à la Bretagne en 1959, à cause de la trahison de certains de ses notables. Le CELIB semble surtout avoir beaucoup aidé, directement ou indirectement, le développement rural, au détriment des autres activités professsionnelles et de la sauvegarde de la culture.


 

1957 : Le MOB


Le Mouvement pour l'organisation de la Bretagne (MOB) créé en 1957, par Yann Fouéré, Ronan Goarant, Albert Poulain, Pierre Lemoine, etc. contestataires se démarquant du CELIB. Le MOB était un mouvement fédéraliste Breton. Son journal était "L'Avenir de la Bretagne".

 

Le MOB, organisation d'abord apolitique, se voulait plus un mouvement qu'un parti et il regroupait des militants venus d'horizons très différents. Il entendait ainsi réunir l'ensemble des Bretons autour d'un projet fédéraliste. Dés sa fondation le MOB fut miné par de multiples contradictions, les articles et éditoriaux de son journal alternant, selon les auteurs, entre nationalisme, régionalisme ou gaullisme. Au fil des années le MOB "vira sa cuti" progressivement vers la Droite nationaliste et "catho". Cette dérive aboutira en 1964 à la création de l'Union démocratique Bretonne ou UDB par des étudiants Rennais.

 

 

1962 : Brennilis, le nucléaire qui coûte cher !


A partir de 1962, le CEA construira en toute discrétion et sans beaucoup d'informations vers les Bretons, un réacteur nucléaire expérimental d'une puissance de 70 MW, à Brennilis dans les monts d'Arrée. En 1971, pour rentabiliser la centrale, en démarrant ta production d'électricité, le choix du gouvernement se porte sur  une option technologique Américaine. La fameuse indépendance énergétique de la France, mais sous contrats Américains.

 

Le 15 août 1975, deux explosions endommageront une turbine et détruiront un poste téléphonique. L'attentat sera revendiqué par le FLB-ARB, comme en 1979, le plasticage de deux pylônes électriques à l'entrée de la centrale qui seront détruits. L'électricité ne pouvant plus être évacuée, la centrale devra être fermée, le temps des réparations.En 1985, le réacteur est arrêté définitivement après moult problèmes techniques. Entre 1967 et 1985, la centrale aura produit 6,235 TWh (milliards de kWh) pendant 106 000 heures de fonctionnement, soit environ 12 ans d'activité, alors qu'elle avait été construite en… 1962, soit 23 ans plus tôt ! Le coût estimé du démantèlement de la centrale de Brennilis est actuellement évalué à 482 millions d'euros, soit 20 fois plus que l'estimation de la commission PEON qui est à l'origine du parc nucléaire. Cependant dans l'état actuel des connaissances des apprentis sorciers du nucléaire civil, on peut considérer que le démantèlement n'est pas prêt d'être achevé. On peut aussi penser que la centrale de Brennilis coûtera plus chère qu'elle n'aura rapporté.


 

Un album de Spirou, semble fortement inspiré par la centrale de Brennilis

 

 

1964 : L'UDB


L'union Démocratique Bretonne ou U.D.B. a été créée en janvier 1964. Ses fondateurs sont pour la plupart des étudiants Rennais issus du M.O.B. et proches des milieux culturels. Ces dissidents du MOB trouvaient que cette organisation penchait de plus en plus vers la Droite Nationaliste. L'UDB souffre, à tort, d'une image de parti d'intellectuels, Le mensuel de " l'Unvaniezh Démokatel Breizh" s'appelle : "Le peuple Breton".  L'UDB porte Diwan à bout de bras, dommage que peu de Bretons soutiennent l'UDB et Diwan.



Le logo de l'UDB


1965 : Le Breton au BAC


Certains Bretonnants n'ont jamais baissé les bras , ni renié leur langue. En 1965 le Breton est admis au BAC, belle revanche pour une langue dénigrée depuis 4 siècles, que le jacobisme Parisien a voulu transformer en langue morte.




 

Une belle revanche !



1967 / 1972 : L'île longue militaire, chère et inutile


Dans les années 60, l'état Française "valorisa" ses dernières colonies, à la Bretagne la base de sous marins nucléaires de l'île longue et à la Guyane sa base de Kourou. Les Bretons auraient préféré le contraire, mais une fois de plus on ne leur a pas demandé leur avis. Outre la base de l'île longue, dont la construction durera de 1967 à 1972 et coûtera une fortune, la Bretagne, en particulier le Finistère, dispose de nombreuses bases et camps de l'armée, l'aviation et la marine Française, en activité ou à l'abandon, qui donnent l'impression à ses habitants d'être occupés militairement.

 

 

1967 : Le Torrey Canyon, le deuil sur l'onde


Le naufrage du Torrey Canyon a eut lieu le 18 mars 1967. Ce pétrolier de 120000 tonnes de brut, s'échoua entre les îles Sorlingues et la côte Britannique. Désarmés devant une telle catastrophe pourtant prévisible à cause de la forte augmentation du trafic en Manche et les tailles des supertankers, les pays riverains se livrèrent à des bricolages pour essayer de limiter la pollution, mais en pure perte. Certaines décisions se révèlent pires que la pollution elle-même, ainsi certains dispersants utilisés étaient plus toxiques que le pétrole lui-même et que dire des fosses sur plastique creusées dans les dunes, puis recouvertes après avoir été remplies de pétrole . Le gros du nettoyage fut fait par des militaires disposant de peu de moyens et par des locaux, en particulier par des agriculteurs avec leurs tonnes à lisier. Si les bénévoles furent à peine remerciés, quelques sociétés spécialisées arrivées sur le tard firent de somptueuses affaires. Après la pollution de plusieurs dizaines de kilomètres de côte, les gouvernements qui se succédèrent prirent des "mesurettes" qui laissèrent prévoir que d'autres catastrophes de ce type et ce cet ampleur seraient à craindre dans les années suivantes.



 

Le premier des nettoyages de la côte par des bénévoles, hélas, ce ne sera pas le dernier

 

 

1967 : les dissidents du BZH


Dans les années 60, quatre jeunes Bretons de Paris, Erwan Nicol, Hervé Gilbert, Jean-Claude Le Normand et Marcel Courtial eurent l'idée de faire fabriquer un macaron pour autos portant le sigle "BZH", abréviation de BreiZH (Bretagne). Le succès de cette initiative fut tel que le gouvernement la considèra bientôt comme une provocation ! Le 13 janvier 1967, G. Verdeau, directeur de la revue Breiz Santel (Sainte Bretagne) est poursuivi pour avoir refusé de décoller le macaron BZH apposé sur sa voiture. Le jugement rendu le 17 février considèrera que la plaque BZH ne pouvait, en aucun cas, troubler la sécurité et l'ordre publics, que l'arrêté préfectoral était illégal et dépourvu de sanctions pénales. Le tribunal acquitta le contrevenant et condamna le ministère public aux dépens ! Le tribunal de Vannes avait osé contester un interdit gouvernemental. Ortoli, ministre de l'Équipement, de son bastion parisien, prit aussitôt un arrêté interdisant le sigle BZH sur les véhicules automobiles à dater du 7 août 1967... On connaît la suite.




Le BZH, une certaine forme de résistance à l'autoritarisme Français


1974 : Le "Roc'h"saute !


Le 14 février 1974, un attentat détruisit un des deux mâts du Roc Trédudon, privant une partie de l'ouest de la Bretagne de la réception des émissions de télévision et de radio, pendant quelques semaines. La construction d'un nouveau pylône prendra un an. Cet attentat, revendiqué quelque temps après par le FLB-ARB fut l'objet nombreuses polémiques. Une rumeur l'a même attribué à l'armée française qui faisait des manœuvres dans la presqu'île de Crozon Certaines sources parleront avec insistance d'une grosse bévue de commandos marines. Si des doutes demeureront  un moment sur les auteurs réels du plasticage, la Bretagne va redécouvrir, avec plaisir, qu'il peut y avoir une vie sans la télévision, surtout aux ordres.

 

 

1977 : Diwan

La première école Diwan  - le germe - a été créée en 1977 à Lampaul-Ploudalmezeau (29), à l'initiative de René L'Hostis, musicien et militant à la CGT et à l'UDB, devant l'absence quasi-totale du Breton du système éducatif français. Il a convaincu  une dizaine de familles, le conseil municipal et le sénateur Alphonse Arzel d'ouvrir une école maternelle tout en Breton. Cette école maternelle, où les enfants furent scolarisés en breton, a été organisée selon le modèle des autres écoles associatives en Europe : Gaelscoileanna irlandaises, ikastolas basques, calandretas occitanes, La Bressola catalane, etc. Elle s'installa dans les locaux publics d'une ancienne école, fermés depuis cinq ans, que la commune accepta de louer en décembre 1976. La première promotion ne compta que cinq élèves on mesure le chemin parcouru depuis. Lire la suite :


Diwan, le renouveau


1978 : L'Amoco Cadiz

 


Des images qui se passent de tout commentaire


1980 : 6 semaines de "Vêpres" à Plogoff




Total respect envers les habitants de Plogoff qui ont fait fléchir l'État Français

1994 : Incendie du parlement de Bretagne


Faute d'avoir eu recours à une gestion raisonnée et avoir pratiqué une fuite en avant pendant plusieurs décennies : Chalutages des frayères pendant les reproductions, chalutages intensifs, rejets sans discernement, etc. en 1994 la flottille Bretonne va mal, Une manifestation de marins-pêcheurs à Rennes tourne mal, le parlement est incendié, mais pour ne pas envenimer la situation, les autorités décident de classer l'affaire.



Est ce que les incendiaires ont eu l'ombre d'un remord ?

 

1999 : "L'Erikatastophe"

 


Les marées noires en Bretagne





Les marées "vertes"


Après avoir pollué l'essentiel de l'eau de consommation en Bretagne, les producteurs de porcs, avec la complicité des politiciens Français, vont sans doute réussirent à faire ce que les supertankers rempli de pétrole n'ont pas réussit à faire, détruire la faune et la flore du littoral Breton.





31/01/2008
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